SOUVENIRS D'ENFANCE
Nous étions en septembre ou octobre 1939, j’avais atteint mes six ans lors du cent troisième anniversaire de la révolution dite les « trois glorieuses » 27, 28, 29 juillet 1830. Depuis quelque trois à quatre mois mes parents étaient préoccupés et sans joie de vivre. Là est le souvenir des jours mauvais que je vécus avec une très grande peine. Papa devait rejoindre son corps d’armée à Toulon pour servir la France dans la Marine Nationale. La Guerre était déclarée à l’Allemagne Hitlérienne.
Dès la fin de 1940 Papa était rentré après la « capitulation de la France face à l’Allemagne. Hélas le moral à la maison n’était pas au beau fixe. Ayant l’âge de raison et une vive satisfaction me rendant utile. Les temps étaient durs pour y faire face. Papa avait loué des terres abandonnées par d’anciens agriculteurs, aussi une étable et il acheta deux vaches.
Je conduisais les vaches au pré et les y garder les jours où il n’y avait pas école, ce fut mon premier métier, j’étais heureux malgré les « temps mauvais » Ces précieux animaux nous donnèrent : du lait, du beurre, de la viande extra ( le veau blanc du Comminges) avec ces riches nourritures deux fois l’an nous vivions quelques jours de fête.
Il y avait dans les Frontignes beaucoup plus d’activités que de nos jours, des artisans et de nombreux savoir faire. Avec les peaux des bovins nous avions des cuirs obtenus dans une tannerie de la région. A Antichan de Frontignes André JUNCA le cordonnier nous fabriqua des chaussures à lanières ayant dans les semelles du caoutchouc récupéré sur des pneus usagés.
En ce temps-là la solidarité était naturelle, l’entraide dans le monde paysan à comme chacun sait de lointaines origines. Pour la viande non consommée fraîche, elle était conservée avec les moyens de l’époque, après avoir été partagée entre familles amies.
Après ces rapides informations j’occulte ces années sombres de notre Histoire de France, celle dont je suis le contemporain, il est évident que nos ancêtres dans des temps plus anciens ont connu de bien horribles situations. Oublions ces quelques 4 ou 5 années pour venir à la période la plus gaie que nous ayons connue par la bonne humeur de tous dans nos belles Frontignes.
Francis JOACHIM
A suivre.