SOUVENIRS D'ENFANCE (Suite)
SOUVENIRS D’ENFANCE (suite)
Elles furent refondues pour la plus volumineuse en 1900, la moyenne en 1928 et petite sœur en 1957, j’étais à la cérémonie organisée pour fêter l’événement. Pour le baptême d’un enfant des dragées sont distribuées, mais pour Léopoldine les organisateurs offrirent à tous les invités une toute petite clochette en bronze. Léopold Médan un enfant d’Antichan devenu chanoine était le parrain de la dernière rénovée. Sa refonte eut lieu dans une fonderie, sur les dires des anciens les premières l’ont été par des fondeurs venus dans le village.
J’ai le meilleur souvenir de ce moment solennel de 1957, le Maire Adolphe Dumail et son conseil prirent la décision de faire réparer la plus petite des trois cloches et de confier à une personnalité originaire du village d’en être le parrain. Leurs précédentes depuis des siècles firent connaître aux alentours toutes les joies partagées entre paroissiens et leurs voisins, mais aussi sonnèrent le glas pour les peines dans les familles, sans oublier le tocsin pout les alarmes. Avec ces trois fonctions à usage d’une collectivité, plus discrètement elles sont au service des rendez-vous de la chrétienté, de qui nous tenons : culture et civilisation.
Par la puissance de leurs vibrations les ondes sonores retentirent dans toutes les Frontignes, quand elles furent actionnées manuellement et à la volée. Le clocher de mon enfance fut modernisé, tel due ces trois instruments de musique de cuivre sont aux ordres d’un cerveau électronique. Pour le bien-être du sonneur il s’agit d’un réel progrès. Il ne sera plus possible sans modification de reproduire les mêmes sons que nous entendîmes ce beau jour du 8mai 1945.
Sur un arbre en acier tournant dans ses deux paliers lesquels sont solidement ancrés à une imposante charpente en chêne, la cloche et son contrepoids actionnés manuellement par une suite de poussées, font au départ un balancement de l’équipage mobile , pour atteindre un mouvement circulaire continu ; dès lors le battant frappe sa cloche deux fois par tours. J’ai toujours dans ma mémoire auditive ces sons bien particuliers, ils me font revivre le plus beau jour de mon enfance.
Ce jour-là Jean-Marie Coumet le Maire nommé par le Préfet , son prédécesseur Joseph Dumail décédé sous le gouvernement dont le siège étais sis à Vichy la plus sombre période dont je fus le contemporain, la démocratie était supprimée . Toutefois Jean-Marie Coumet fut normalement élu dès que le peuple français retrouva ses droits obtenus de haute lutte par nos anciens , qui nous confièrent la souveraineté, détenue sous la monarchie par le souverain , la suite des rois de France .
Ce 8 mai 19345 Jean-Marie Coumet fut informé de signature de l’armistice, il le dit aux hommes aptes pour tourner ces grandes dames à la volée. Nous entendîmes ces trois voix d’airain ave une très grande joie mais aussi avec recueillement.
Francis JOACHIM